La sensibilité des systèmes électriques, constatée dans les Zones Non Interconnectées (ZNI), a conduit le ministère en charge de l’énergie à y limiter la puissance provenant de sources d’énergies intermittentes à 30 % de la puissance globale injectée sur le réseau. Quelles conséquences sur les producteurs photovoltaïques et éoliens ? Réponse dans notre animation pédagogique.
ZNI : un contexte énergétique particulier
Les ZNI se définissent par :
- des moyens de production de taille modeste mais dont l’éventuelle défaillance a un impact très significatif sur l’équilibre offre-demande
- une situation géographique qui ne permet pas d’échanger l’énergie avec d’autres territoires et ainsi de sécuriser l’alimentation électrique
Les réseaux présentent donc une relative sensibilité aux variations rapides des consommations ou des productions : l’équilibre nécessaire entre les deux est précaire lorsque certaines productions varient très rapidement.
Dans un tel contexte, l’arrivée massive des énergies intermittentes, comme le photovoltaïque et l’éolien, impose certaines précautions.
Les énergies intermittentes, complémentaires des énergies à puissance garantie
Les énergies intermittentes ne peuvent à elles seules suffire à assurer la sécurité de l’alimentation électrique auprès des consommateurs :
- leur foisonnement* est limité à l’échelle d’un territoire et leur variabilité est forte
- elles ne présentent pas de puissance garantie ni de stockage
- leurs prévisions sont difficiles
Il est nécessaire de les associer à des moyens de production garantie, comme les centrales thermiques ou hydrauliques qui sauront compenser très rapidement les variations rapides des sources intermittentes en sollicitant la « réserve tournante » de leurs générateurs.
* Dans les territoires insulaires et contrairement à la France continentale, une avancée de nuages pourra par exemple recouvrir presque simultanément l’ensemble d’un département : le « foisonnement » y est plus faible que dans l’Hexagone, et l’impact de la variabilité, plus fort.
Un taux de pénétration des énergies intermittentes fixé à 30 %
Différentes études menées dans les années 2000 par l’électricien grec PPC ou encore l’Université de Corse ont démontré que pour garantir l’équilibre du réseau et éviter les risques d’incidents généralisés, le taux de pénétration des énergies intermittentes dans les ZNI devait être plafonné à 30 % de la puissance globale injectée sur le réseau.
Ce seuil a fait l’objet d’un arrêté ministériel le 23 avril 2008.
Quelles conséquences sur les producteurs photovoltaïques et éoliens ?
Le dépassement du plafond des 30 % impose de déconnecter un nombre de producteurs intermittents suffisant pour revenir en dessous de ce taux, le premier déconnecté étant le dernier raccordé.
Une fois l’injection d’énergie redevenue possible (du fait de l’évolution à la hausse de la consommation et donc de la production globale…), les producteurs sont progressivement reconnectés.
Ces déconnexions étant pénalisantes, il est essentiel d’en informer les porteurs de projets avant qu’ils ne les concrétisent. Ainsi, lors de la demande de raccordement, EDF évalue le nombre d’heures de déconnexions prévues dans l’année (estimation indicative).